Par intervenant > Manolino Carola

Cet étude se concentre sur la problématique de la traduction des textes mathématiques entre la langue des signes et le langage commun, en explorant les transformations sémantiques et sémiotiques qui en résultent. La complexité de ce processus de traduction soulève des questions cruciales sur la façon dont le sens est transmis d'un langage à un autre. Un texte mathématique destiné à un contexte scolaire inclusif ne peut pas seulement se limiter à être accessible à tous. L'accessibilité, bien qu'essentielle, ne garantit pas une interprétation équivalente pour tous. Traduire un texte risque de modifier le(s) sens véhiculé(s). Il devient nécessaire de réfléchir aux intentions didactiques qui sous-tendent ces textes. La traduction n'est pas simplement un transfert de mots, mais un acte qui engage la réflexion sur la manière dont les concepts mathématiques sont compris dans différentes cultures linguistiques. Dans le cas de la langue des signes, cette réflexion doit également prendre en compte les dimensions sensorielles. Ainsi, l'interaction entre les sens joue un rôle central dans la compréhension et l'interprétation des contenus mathématiques. Pour aborder cette question, l'analyse se développe à partir d'une vidéo de la performeuse sourde Cindy Klink, qui présente un texte mathématique destiné à l'école primaire en langue des signes allemande. Cette vidéo constitue un exemple pour examiner comment la langue des signes modifie le texte original. Les enjeux de son interprétation et les écarts sémantiques et sémiotiques possibles sont examinés. Cette approche permet de mettre en lumière les opportunités d'enrichir l'enseignement des mathématiques à travers des méthodes d'apprentissage inclusives et multimodales, tenant compte des spécificités sensorielles des apprenants.